Horace : acte 4 scène 5 . Camille et Horace : Rome l’unique objet de mon ressentiment…

 La façon de régler un conflit est-elle de tirer au sort les représentants de chaque état ennemi? Le sort a choisi 3 frères de Rome contre 3 d’Albe or deux belles sœurs appartiennent aux deux familles : … par union ou par fiançailles. Sabine une Curiace est la femme d’un Horace et Camille une Horace aime Curiace que son frère vient de tuer dans la scène fameuse que je vous donne.

Dans Horace de Corneille ils sont 3 à représenter Rome et 3 à représenter Albe. Ainsi évitera-t-on une guerre impliquant deux armées avec des populations civiles martyres . Le vainqueur donnera l’état vainqueur, le vaincu de même sera l’état vaincu. Et seuls 6 hommes seront concernés au lieu d’un grand nombre de populations civiles et militaires . Une solution assez unique en son genre. Corneille l’a relatée en tragédie.

horace

le serment des Horaces de Jacques-Louis David 

Reportez vous au site de l’ina  pour voir une video de nos tragédies classiques. 

Camille la soeur d’Horace aime Curiace or Horace vient de  tuer Curiace l’amant (au sens de fiancé) de sa sœur.

Camille devrait honorer Horace en héros  puisqu’il est le vainqueur et qu’il a sauvé Rome.

Il est évident qu’elle ne le peut et Horace va se mettre dans une colère folle qui va le mener à tuer sa sœur ( c’est un fratricide) après qu’elle aura deshonoré Rome par cette tirade célèbre que l’on apprenait par cœur. Il n’y a donc jamais de bonne façon de faire la paix idéale c’est-à-dire sans morts… Dilemme cornélien ici encore qui se finit par la mort caractéristique dans la tragédie. Elle devait choisir Rome et point son amour… !

Et voilà la fameuse tirade dont les R roulent comme un roulement de tambours …à tel point qu’Horace ne va plus  supporter de les entendre. Ici vous ferez mettre en évidence l’anaphore répétée sur les 4 premiers vers : Rome, Rome, Rome, Rome . Vous jouerez sur ces Rom’ qui résonnent de plus en plus forts et qui ne se disent jamais sur le même ton et sur l’adjectif possessif : « ton » et « mon » qui va se généraliser à tout un pays l’Italie  et à deux mondes qui s’opposent l’Orient et L’Occident  comme nous les avons opposés en ce moment… entre le moyen Orient et L’Europe…. Rien n’est nouveau. Seules les apparences changent.

La tragédie ne fait toujours que commencer… mais là, de nos jours, elle est pervertie, barbare, lâche. Il n’y a pas de déclaration de guerre, on a été pris par la surprise et la  terreur et aucune pitié ne se fait sentir par l’ennemi  sur la mort par tuerie, sur les blessures horribles, mutilantes, douloureuses  qu’il engendre de façon honteuse,  sur des civiles non impliqués qui allaient bien la minute précédant l’acte terroriste. Horreur et Honte à eux. j’écris ce passage aux lendemains de l’acte terroriste perpétré à l’aéroport de Bruxelles et dans le métro de la sortie des instances européennes le 22 mars 2016. Le 13 novembre 2015 , Paris avait été atteinte au Bataclan et sur les terrasses de café du 10 ème arrondissement, avec une attaque déjouée au stade de France où des milliers de personnes étaient réunies , et aussi avant dans les bureaux du journal satirique Charlie hebdo où des journalistes et du personnel ont été tués dans leur travail . Récemment, un professeur d’Histoire Samuel Patay a été la cible horrible d’assassinat à la sortie de son lycée par de l’islamisme terroriste pour avoir fait un cours sur l’Islam  avec tout le respect mais les explications qu’il devait donner en toute objectivité. S’en est suivi l’assassinat dans  la cathédrale de Nice de 3 personnes plus celui qui s’occupait de l’église, alors qu’ils   allaient prier  tôt le matin en 2020  . La religion catholique est donc martyre de ces actes islamistes radicaux ou de groupes ou d’individus qui font leur justice. Une autre religion est la cible aussi de terrorisme : la religion juive et l’antisémitisme continue d’exister de façon terrible alors que cette religion a été l’objet de génocide (par Hitler)  par le passé .  L’Europe libre  et les pays en voie de démocratie et de liberté sont donc ciblés, objets de leurs jalousies et de leurs haines. Que leurs coeurs s’ouvrent et comprennent…qu’il faut arrêter…leurs violences.

Paix. Silence. Arrêtez. Stop.

Revenons à  Corneille : 4 notions étaient essentielles et présentes par 2  : Devoir et Vertu  : la vertu c’était le courage et l’Honneur et l’Amour. Nous sommes exactement à l’opposé dans le terrorisme. C’est le refus des Valeurs.  C’est le refus du face à face, et le refus de langage médiateur. Camille par contre est comme l’une de ces terroristes, elle déteste Rome puisqu’on lui a tué l’homme qu’elle aime et veut se venger en faisant s’unir l’Orient et L’Occident contre Rome que son frère a défendue! la réaction d’Horace va donc être fatale . Il ne peut plus entendre sa soeur. 

Camille

Rome l’unique objet de mon ressentiment !

Rome à qui vient ton bras d’immoler mon amant !

Rome qui t’a vu naître et que ton cœur adore !

Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !

Puissent tous ces voisins ensemble conjurés

Saper ses fondements encore mal assurés !

Et , si ce n’est assez de toute l’Italie,

Que l’Orient contre elle à l’Occident s’allie ;

Que cent peuples unis des bouts de l’univers

Passent pour la détruire et les monts et les mers !

Qu’elle-même sur soi renverse ses murailles

Et de ses propres mains déchire ses entrailles 

Que le courroux du ciel allumé par mes vœux

Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux.

Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre ,

Voir ses maisons en cendres et tes lauriers en poudre,

Voir le dernier Romain à son dernier soupir,

Moi seule en être cause,  et mourir de plaisir.

 

Horace, mettant l’épée à la main, et poursuivant sa sœur qui s’enfuit .

C’est trop, ma patience à la raison fait place ;

Va dedans les enfers plaindre ton Curiace.

Camille, blessée, derrière le théâtre.

Ah ! traître

Horace

Ainsi reçoive un châtiment soudain

Quiconque ose pleurer un ennemi romain.

 

Versification :

On comptera 2 syllabes pour pati (passi-) ence

Et pour Curi-ace : cela s’appelle une diérèse

Lorsqu’il y a 2 voyelles on peut dédoubler ou compter une syllabe

comment compter évaluer le e : le e muet

Ro/ me( e)n/fin/ que/ je/ hais/ par/ce/ qu’el/le/ t’ho/nor(e)’

Donc retombez toujours sur vos 12 pieds et si vous en avez 13 c’est qu’il y a un e muet à la fin d’un vers ou 2 e l’un à la suite avec deux mots séparés et qu’il faut « avaler » ! Rome(enfin)  qu’il faut considérer et d’autres e qu’il faut compter à l’intérieur du vers

Si c’est un alexandrin ici vous dédoubler la voyelle.

Entre Camille et Horace, l’alexandrin existe bien sur les 2 personnes

Camille 2 syllabes (traitre, le e muet à la fin de la ligne) le vers continuant avec Horace

Avec Horace : il prononce son vers sur 10 syllabes. Vous voyez alors toujours si le E est muet à l’intérieur d’un vers et qu’il compte à la fin de celui-ci. Soyez toujours logique dans la versification classique : partez du mètre voulu par l’auteur et corrigez-vous selon que l’on prononce ou pas telle voyelle.

 

Cette tirade peut être un modèle d’écriture en poème classique ou en poème libre sur les événements actuels tragiques pour certains élèves qui seraient amenés à écrire sur ces événements. Vous jugez de la parution mais elle permettra à certains de s’exprimer par écrit , peut être pas tous. Mais vous serez surpris de leur production  que l’on ne soupçonnait pas et de leur façon de s’exprimer si bien à cette occasion . Vous pouvez éventuellement faire lire tout haut un texte réussi. Que la lecture soit bien faite par quelqu’un qui lit bien. Vous pouvez mettre un avis favorable qui pourrait augmenter la note d’un élève lors de la fin de trimestre.

Partager cet article :Email this to someoneShare on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on Google+

Verlaine, Hugo, Musset : des textes à lire et à apprendre

Voici pour nos professeurs de lettres de seconde, première bac de français  et pour nos autres lecteurs des textes connus  que l’on peut  lire à l’occasion ou  apprendre par coeur . 

Relisez le  Mode d’emploi après avoir inscrit ces mots sur rechercher sur  mon site astucesdeprof.com –   Cliquez dans l’article. 

Voici des passages bien connus de nos poètes : Verlaine, Hugo, Musset  que nous aimons.

 

Verlaine

Poète dont les vers sont d’une extrême musicalité. Dans son Art poétique, Il crée le vers impair ( 5 ou 9 pieds ou syllabes)

De la musique avant toute chose,

Et pour cela préfère l’Impair,

De la musique encore et toujours !

Voici le très célèbre poème de Verlaine que l’on se doit de savoir par coeur ou de lire parfaitement extrait de Romances sans paroles  : Ariettes Oubliées

 

Il pleure dans mon cœur

Comme il pleut sur la ville

Quelle est cette langueur

Qui pénètre mon cœur ?

O bruit doux de la pluie

Par terre et sur les toits !

Pour un cœur qui s’ennuie,

O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison

Dans ce cœur qui s’écoeure,

Quoi ! nulle trahison ?

Ce deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine

De ne savoir pourquoi,

Sans amour et sans haine

Mon cœur a tant de peine.

 

Vous pouvez lire ou faire apprendre quelques vers (de 10 à 20 ou plus selon les élèves) que vous choisirez après les drames vécus à Paris par tant de familles de jeunes gens disparus et tant de blessés au Bataclan et dans les restaurants … Victor Hugo, toujours lui, est le poète qui se lève. Faites écrire en vers pour ceux qui le souhaitent des textes personnels sur la Jeunesse brisée, sur la Vie, sur la Mort, sur l’espoir ou l’Espérance à retrouver. Victor Hugo a écrit Stella (l’étoile en latin) poème repris en partie.

Il aura été notre grand écrivain ayant une œuvre énorme, lui qui aura connu les révolutions et la guerre. Il écrira des oeuvres appartenant à  tous les genres : poésie, roman, théâtre… dont on a tiré des films. Ses idées seront toutes reprises :  celles sur la peine de mort  abolie en 1981 et ses combats continuent encore concernant la Justice et les réalités indicibles de la  Prison. Lisons Victor Hugo. Reportez-vous à l’article sur lui à noter sur » rechercher sur mon site ».

Nous pouvons toujours trouver un passage de Victor Hugo qui corresponde à un aspect de notre humanité deux siècles après. Il faut avancer, il est une force qui va. Relevons les mots, les images  qui nous évoquent notre situation présente.

 

Victor  Hugo

Stella

Je m’étais endormi la nuit près de la grève

Un vent frais m’éveilla, je sortis de mon rêve

J’ouvris les yeux, je vis l’étoile du matin.

Elle resplendissait au fond du ciel lointain

Dans une blancheur molle, infinie et charmante,

Aquilon, s’enfuyait emportant la tourmente

L’astre éclatant changeait la nuée en duvet,

C’était une clarté qui pensait, qui vivait

Elle apaisait l’écueil où la vague déferle.

J ‘entendis une voix qui venait de l’étoile

Et qui disait : – je suis l’astre qui vient d’abord

Je suis celle qu’on croit dans la tombe et qui sort.

J’ai lui sur le Sina, j’ai lui sur le Taygète ;

Je suis le caillou d’or et de feu que Dieu jette,

Comme avec une fronde, au front noir de la nuit.

Je suis ce qui renait quand un monde est détruit.

O nations ! je suis la Poésie ardente.

J’ai brillé sur Moïse et j’ai brillé sur Dante.

Le lion océan est amoureux de moi.

J’arrive .Levez-vous, vertu, courage, foi !

Penseurs, esprits, montez sur la tour, sentinelles !

Paupières, ouvrez-vous ! allumez-vous, prunelles !

Terre, émeus le sillon ; vie, éveille le bruit ;

Debout vous qui dormez ! – car celui qui me suit,

Car celui qui m’envoie en avant la première,

C’est l’ange Liberté, c’est le géant Lumière !

 

Le Sina : le Sinaï pour inspirer Moïse le Prophète

Le Taygète : pour inspirer Lycurgue , législateur de Sparte

Extrait des Chatiments VI,15

 

 

Musset

La nuit de décembre

 

Du temps que j’étais écolier,

Je restais un soir à veiller

Dans notre salle solitaire.

Devant ma table vint s’asseoir

Un pauvre enfant vêtu de noir,

Qui me ressemblait comme un frère.

 

Son visage était triste et beau,

A la lueur de mon flambeau,

Dans mon livre ouvert il vint lire

Il pencha son front sur ma main,

Et resta jusqu’au lendemain,

Pensif, avec un doux sourire.

 

Comme j’allais avoir quinze ans,

Je marchais un jour, à pas lents,

Dans un bois, sur une bruyère.

Au pied d’un arbre vint s’asseoir

Un jeune homme vêtu de noir,

Qui me ressemblait comme un frère.

 

Je lui demandai mon chemin ;

Il tenait un luth d’une main,

De l’autre un bouquet d’églantine.

Il me fit un salut d’ami

Et, se détournant à demi,

Me montra du doigt la colline.

 

A l’âge ou l’on croit à l’amour ,

J’étais seul dans ma chambre un jour,

Pleurant ma première misère.

Au coin de mon feu vint s’asseoir

Un étranger vêtu de noir,

Qui me ressemblait comme un frère.

 

Il était morne et soucieux ;

D’une main il montrait les cieux,

Et de l’autre il tenait un glaive.

De ma peine il semblait souffrir,

Mais il ne poussa qu’un soupir,

Et s’évanouit comme un rêve.

 

 

Je m’en suis si bien souvenu,

Que je l’ai toujours reconnu

A tous les instants de ma vie.

C’est une étrange vision

Et cependant ange ou démon,

J’ai vu partout cette ombre amie.

 

…/ …

 

Partout où j’ai voulu dormir,

Partout où j’ai voulu mourir

Partout où j’ai touché la terre

Sur ma route est venu s’asseoir

Un malheureux vêtu de noir,

Qui me ressemblait comme un frère

 

Qui donc es-tu spectre de ma jeunesse

Pèlerin que rien n’a lassé ?

Dis-moi pourquoi je te trouve sans cesse

Assis dans l’ombre où j’ai passé

Qui donc es tu, visiteur solitaire,

Hôte assidu de mes douleurs ,

Qu’as-tu donc fait pour me suivre sur terre ?

Qui donc es-tu, qui donc es-tu, mon frère

Qui n’apparait qu’au jour des pleurs ?

 

Il répondra

Ami, Je suis la Solitude.

Partager cet article :Email this to someoneShare on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on Google+

Vos textes de l’été à lire ou à apprendre : Ronsard, Mme de Lafayette, Verlaine.

Trois textes à lire ou à apprendre .  A faire apprendre plus tard à vos élèves. Faites travailler votre mémoire et celle des très jeunes. 

 

 le thème du jour : la femme dont l’homme  a rêvé .

 

Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,

Assise auprès du feu, dévidant et filant

Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant,

« Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle  »

 

Lors vous n’aurez servante oyant telle nouvelle

Déjà sous le labeur à demi sommeillant,

Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,

Bénissant votre nom de louange immortelle.

 

Je serai sous la terre : et fantôme sans os

Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;

Vous serez au foyer une vieille accroupie

 

Regrettant mon amour et votre fier dédain.

Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain ;

Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

 Ronsard, sonnets pour Hélène 1578,

 

La rencontre au bal.

la rencontre au bal
une merveilleuse Princesse de Clèves avec la ravissante actrice Marina Vlady

 » Mme de Clèves acheva de danser, et, pendant qu’elle cherchait des yeux quelqu’un qu’elle avait dessein de prendre, le roi lui cria de prendre celui qui arrivait. Elle se tourna et vit un homme qu’elle crut d’abord ne pouvoir être que M. de Nemours, qui passait par- dessus quelques sièges pour arriver où l’on dansait; ce prince était fait d’une sorte qu’il était difficile de ne pas être surpris de le voir quand on ne l’avait jamais vu, surtout ce soir-là, où le soin qu’il avait pris de se parer augmentait encore l’air brillant qui était dans sa personne ; mais il était aussi difficile de voir Mme de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement.

M. de Nemours fut tellement surpris de sa beauté que, lorsqu’il fut proche d’elle et qu’elle lui fit la révérence, il ne put s’empêcher de donner des marques de son admiration. Quand ils commencèrent à danser, il s’éleva dans la salle un murmure de louanges. Le roi et les reines se souvinrent qu’ils ne s’étaient jamais vus et trouvèrent quelque chose de singulier des les voir danser ensemble sans se connaître. Ils les appelèrent quand ils eurent fini, sans leur donner le loisir de parler à personne, et leur demandèrent s’ils n’avaient pas bien envie de savoir qui ils étaient et s’ils ne s’en doutaient point. « 

Madame de la Fayette : La princesse de Clèves 1678

le film avec J.F.Poron et Marina Vlady .

 

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D’une femme inconnue, et que j’aime et qui m’aime,

Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

 

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent

Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

 

Est-elle brune, blonde ou rousse ? – je l’ignore.

Son nom? je me souviens qu’il est doux et sonore

Comme ceux des aimés que la Vie exila.

 

Son regard est pareil au regard des statues,

Et pour sa voix, lointaine,  et calme, et grave, elle a

L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

 

Verlaine, Poèmes saturniens 1866

Partager cet article :Email this to someoneShare on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on Google+