Bérénice et le Prix Médicis de Nathalie Azoulai

Texte de Bérénice à vous refaire apprécier alors que Nathalie Azoulai a écrit un livre «  Titus n’aimait pas Bérénice » qui vient d’obtenir le Prix Médicis.

Or dans la pièce de Racine, je vous jure que Titus aime Bérénice mais c’est vrai que c’était « avant la mort de son père » et dans celle de Corneille « Titus et Bérénice » aussi. Donc Nathalie Azoulai est vraiment osée de nous dire le contraire. Je vais devoir lui répondre à sa question moi qui étais persuadée qu’ils s’aimaient mais qui commence à avoir des doutes…Je ne serai pas la seule.  En tout cas j’ai commencé à le lire . Le début est surprenant. Je vous le conseille vivement. Elle prend en somme la voix de Racine, elle l’analyse au présent de façon intime et faisant comprendre la versification de l’auteur, nous rendant sa musique, sa tendresse. Son approche de l’auteur nous le rend proche. Nous comprenons sa vie d’orphelin en somme à Port Royal mais il y avait des cousins. Il est chez lui. Il n’a rien vu d’autre et il faut qu’il aille à la Cour par un cousin pour réaliser sa vocation car à Port Royal il a étudié, a été un excellent élève, a commencé d’écrire, de versifier de façon unique et l’auteur nous fait comprendre cette vocation de tragédien exceptionnelle maniant la poésie de façon exceptionnelle. La façon d’approcher Racine est étonnante par Nathalie Azoulai. C’est une confession, un murmure. Grâce à son étude sur Racine nous nous disons véritablement qu’il ne faut pas abandonner l’apprentissage du latin et même du grec pour ceux qui le souhaitent et qu’il faut continuer de pourvoir en professeurs de lettres classiques sinon nous n’aurons plus de relais.

Bérénice dans la tragédie de Racine est reine de Judée et à la mort de Vespasien son père, Titus doit s’interdire d’épouser une reine d’un pays autre que Romain ou opposé à Rome. A l’époque, il fallait épouser une femme dont le pays  soit compatible avec votre royaume et à votre façon de régner. Vous ne pouviez épouser une femme d’un pays qui ne plaisait pas à votre propre pays.

Avant Georges VI, Edouard VIII a abdiqué le 11 décembre 1936 (après un règne d’un an) par amour pour Wallis Simpson. Dans l’Histoire, il y a des cas de mariages d’amour impossibles royaux ou princiers d’où le nombre de tragédies sur ce thème de l’amour impossible. 

Voici la tristesse de Bérénice alors qu’ils se sont aimés tout le temps que Vespasien vivait. Elle trouve faible et lâche surtout Titus qui dit : » il ne s’agit plus de vivre il faut régner ». Aucun amour n’est presque interdit dans nos républiques et nos royaumes. On ne comprend plus ces amours impossibles mais ils ont pu être le sujet de grandes tragédies tant les obstacles étaient insurmontables et il n’était pas question de les outrepasser. Là on est chez Racine, Titus ne se pose pas le problème il doit régner au détriment de son amour pour Bérénice. Quand elle partira elle ne pourra plus jamais le revoir. Les distances les séparant. Les retours en bateau étaient impossibles. Quand on allait dans un pays il fallait y rester. Les moyens de communication rapides ont changé ce rapport aux amours sans retour, qui ont fait le fond de nos tragédies antiques et classiques. Les amours interdits, impossibles ont donc été des sujets de tragédie extraordinaires et qu’on ne comprend presque plus au 21 ème siècle même si des distances peuvent quand même nous séparer de celui ou de celle que l’on aime. Presque rien n’est impossible avec l’avion  mais il faut toujours sacrifier l’un à certains moments pour pouvoir s’aimer quand on aime quelqu’un qui vous est étranger ou lointain .

Et bien ! régnez, cruel : contentez votre gloire :

Je ne dispute plus. J’attendais, pour vous croire,

Que cette même bouche, après mille serments

D’un amour qui devait unir tous nos moments.

Cette bouche à mes yeux s’avouant infidèle,

M’ordonnât elle-même une absence éternelle.

Moi-même j’ai voulu vous entendre en ce lieu.

Je n’écoute plus rien, et pour jamais : adieu.

Pour jamais ! Ah ! Seigneur, songez-vous en vous-même

Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?

Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous

Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?

Que le jour recommence, et que le jour finisse,

Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,

Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?

L’ingrat , de mon départ consolé par avance,

Daignera-t-il compter les jours de mon absence ?

Ces jours si longs pour moi lui sembleront trop courts.

 

Proposez toujours au moment de donner le travail, donnez bien les possibilités de voir des pièces classiques.  Vous donnez les références, les dates de façon précise. Il est bon pour vos élèves de voir les pièces. Pensez-y. A Paris, mon site est parisien : je donne ce que je connais.  Vous regardez dans Pariscope  ou autre journal les différents petits théâtres qui donnent les classiques régulièrement et de très bonne façon ainsi que dans des théâtres plus grands. N’oubliez pas de leur fournir ces informations liées à votre cours. Regardez au moins le programme de la Comédie Française, du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs (6è)métro Vavin ou Notre-Dame-des-Champs : on joue le médecin malgré lui et le neveu de Rameau jusqu’au 10 novembre,  puis suivez les programmes  ,

du TNO théâtre du Nord-Ouest, 13 rue du Fg Montmartre (9ème) métro Grands Boulevards: www.theatredunordouest.com   on peut voir Mithridate de Racine la semaine du 11 novembre et suivante , Athalie, le 8 novembre, Les Plaideurs, Esther, la Thébaïde . Dans chaque théâtre on fait un très bon accueil aux écoles sinon à vos élèves individuellement à condition qu’ils réservent bien à temps. Qu’ils n’arrivent pas au dernier moment sauf exception. Ils peuvent aller à ces spectacles grâce aux sites internet : prix réduits. Bien prévoir les jours, les heures. Là réservez vite : ce sont les semaines où on joue les classiques. 

au théo théâtre , 20 rue théodore Deck  (niveau du 206 de la rue Croix Nivert métro Convention) on joue Musset  Feydeau. Molière : le misanthrope. 

au théâtre 14Jean- Marie Serreau : l’école des femmes de Molière 

les programmes changent beaucoup. Ne pas manquer un spectacle . Les spectacles « tournent ». et changent. 

 de l’espace Marais, 22 rue Beautrillis (4è) Métro St Paul, www.espacemarais.com qui joue DomJuan, l’avare, les fourberies de Scapin, le bourgeois gentilhomme de Molière, le Cid de Corneille

Le joli théâtre du Ranelagh 5 rue des Vignes (16è)métro La Muette, Passy ou RER C1-3 : Boulainvilliers  : Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand  et d’autres sur Paris et en province ou en banlieue. 

Parfois aussi au théâtre du Lucernaire et dans de petits théâtres du 15 ème arrondissement avec de jeunes comédiens de talents. Notez ces petits théâtres et entraînez vos amis. Relevez les dans l’officiel du spectacle.

En Province, profitez de toutes les opportunités et voyez avec les théâtres. Vous pourrez noter sur facebook du site vos spectacles dans les villes de France et dans des théâtres francophones concernant les pièces classiques françaises.

Vous regarderez sur facebook du site astucesdeprof.com  au besoin. Le théâtre de Pézenas propose des classiques, d’autres théâtres aussi. Que vos élèves voient au moins une pièce par an sinon plus ou alors à la télévision : vous donnez les programmes. 

En 2017 vous regarderez les théâtres où on a pu donner Bérénice et d’autres pièces dites du répertoire classique. A Paris des théâtres que je vous ai nommés en donnent régulièrement de ces pièces naturellement avec la Comédie Française qui se doit de les diffuser ainsi que des pièces actuelles.

Actuellement vous avez des pièces à Versailles grâce au Mois Molière.

 

 

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