Des extraits des Femmes Savantes, des Précieuses Ridicules … à lire parfaitement ou à apprendre

 

(Pour votre rentrée scolaire de professeur de Lettres seconde première  2015-2016 vous pouvez vous reporter et écrire sur « rechercher sur le site »  : » le  titre de mes astuces p.1 et 2 et 3 et lire certains aspects de votre préparation morale et pratique,  de même que le mot « Rentrée »).

Vous aurez à travers ces personnages  la pensée du 17 ème siècle à propos de l’éducation des Filles et des Femmes . Je vous laisse le loisir d’y réfléchir librement et de comprendre que Molière a pu participer à l’émancipation des femmes, lui dont les actrices étaient des « femmes libres ».  On appelle encore de nos jours les Comédiennes : Mademoiselle.

Vous pouvez nous faire part de vos pensées.

 Des extraits les plus célèbres des  » femmes savantes »

Voici  d’abord l’opinion d’un  Père Chrysale à propos de ses deux filles Armande et Henriette.  Chacune  a donné son point de vue dans les débuts de la pièce.  

Il n’est pas bien honnête et pour beaucoup de causes

Qu’une femme étudie et sache tant de choses .

Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants,

Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens,

Et régler la dépense avec économie,

Doit être son étude et sa philosophie.

Nos pères sur ce point étaient gens bien sensés,

Qui disaient qu’une femme en sait toujours assez

Quand la capacité de son esprit se hausse

A connaître un pourpoint d’avec un haut de chausse.

Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien ;

Leurs ménages étaient tout leur docte entretien

Et leurs livres un dé, du fil et des aiguilles,

Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles.

Les femmes d’a présent sont bien loin de ces mœurs :

Elles veulent écrire, et devenir auteurs.

 

Acte 2, sc 7 tirade de Chrysale.

 

Armande acte 1 sc 1

les femmes savantes
De la nécessité d’être savante? et comment l’être?  comme Armande  ou comme Henriette?

 

Vous avez notre mère en exemple à vos yeux,

Que du nom de savante on honore en tous lieux :

Tâchez ainsi que moi de vous montrer sa fille ,

Aspirez aux clartés qui sont dans la famille,

Et vous rendez sensible aux charmantes douceurs

Que l’amour de l’étude épanche dans les coeurs ;

Loin d’être aux lois d’un homme en esclave asservie,

Mariez vous, ma sœur à la Philosophie (,…)

 

Henriette

parlant de son esprit :

Le mien est fait, ma sœur, pour aller terre à terre,

Et dans les petits soins son faible se resserre.

Ne troublons point du Ciel les justes règlements,

Et de nos deux instincts suivons les mouvements :

Habitez, par l’essor d’un grand et beau génie,

Les hautes régions de la philosophie,

Tandis que mon esprit, se tenant ici-bas,

Goûtera de l’hymen les terrestres appas ;

Ainsi dans nos desseins l’une à l’autre contraire,

Nous saurons toutes deux imiter notre mère :

Vous , du côté de l’âme et des nobles désirs,

Moi, du côté des sens et des grossiers plaisirs ;

Vous , aux productions d’esprit et de lumière,

Moi, dans celles, ma sœur, qui sont de la matière.

 

Comment être à la mode ? et être à l’affût de tout nouvel écrit. Voici un petit exemple de vocabulaire précieux, de langage précieux

Les jeunes femmes Cathos et Magdelon  créent un salon, réunissant les beaux- esprits.

 

 

Scène IX des «  Précieuses Ridicules »

Mascarille, Cathos, Mascarille, Almanzor.

 

Magdelon – Holà, Almanzor.

Almanzor – Madame

Magdelon- Vite, voiturez-nous ici les commodités de la conversation.

 

Mascarille joue les craintifs et en même temps se rengorge. Il estime qu’il est un bel esprit. Il peut s’enorgueillir d’être reçu chez de si belles personnes Cathos et Magdelon qui créent leurs salons.

Cathos – En effet, je trouve que c’est renchérir sur le ridicule, qu’une
personne se pique d’esprit, et ne sache pas jusqu’au moindre petit qles precieusesuatrain qui se fait chaque jour ; et pour moi j’aurais toutes les hontes du monde, s’il fallait qu’on vint à me demander, si j’aurais vu quelque chose de nouveau, que je n’aurais pas vu.

Mascarille – Il est vrai qu’il est honteux de n’avoir pas des premiers tout ce qui se fait ; mais ne vous mettez pas en peine, je veux établir chez vous une académie de beaux esprits, et je vous promets qu’il ne se fera pas un bout de vers dans Paris, que vous ne sachiez par coeur avant tous les autres. Pour moi, tel que vous me voyez, je m’en escrime un peu quand je veux, et vous verrez courir de ma façon dans les belles ruelles de Paris, deux cents chansons, autant de sonnets, quatre cents épigrammes, et plus de mille madrigaux, sans compter les énigmes et les portraits.

Magdelon.– Je vous avoue que je suis furieusement pour les portraits ; je vois rien de si galant que cela.

Remarque de conjugaison  :  » si j’aurais vu  » est un conditionnel passé 1ère forme.  le conditionnel présent serait : si je verrais ( avec le s) on dirait alors : si nous verrions.

Vous conjuguez alors à la 1ère personne du pluriel pour vérifier que c’est un conditionnel et que vous pouvez mettre un « s » (que n’a pas le futur) à la 1ère personne du singulier.

Cela sonne bizarrement de nos jours.  Vous le connaissez encore ce conditionnel présent  cependant un peu plus que le conditionnel passé 1ère forme . (il y a un s à la 1ère personne et nous dirions à la 1ère personne du pluriel : si nous aurions vu…) . L’utilisez-vous souvent encore en 2015? je ne le pense guère et le conditionnel passé 2 ème forme : si j’eusse vu : l’utilisez-vous? et si nous eussions vu :  là on vous regardera avec de grands yeux. On vous trouvera très cultivé mais pas moderne!  Et bien à ma génération je les ai entendus ces conditionnels. Dites-vous chers lecteurs, que nos conjugaisons disparaissent et que nous gardons les plus simples… Aux francophones de nous conserver ces formes : nous les en remercions.

Il semble donc que nous ayons régressé dans l’art de nous exprimer même si les exercices nombreux étaient exagérés. Nous avions l’art de la conversation et de la parole. Il nous reste cependant les discours politiques qui s’apprennent dans les hautes études de nos hauts commis de l’état (l’ENA) ou par des gens de communication qui aident nos Gouvernants dans l’art de la Parole. 

Il faudra donc s’y remettre pour augmenter notre vocabulaire et celui de nos élèves.

Retrouvons l’art de dire. La presse peut se gausser de savoir créer la rumeur, le scandale, ça nous savons toujours le faire mais à nous de connaître et de réaliser quel est le poids des mots et leurs conséquences. Nous donnerons plus tard l’extrait sur la rumeur dans le Mariage de Figaro par Beaumarchais au XVIIIème siècle, soit un siècle plus tard par rapport à nos textes de Molière. 

 

Vocabulaire :

Les ruelles : on appelait ruelle  l’espace entre le lit et le mur.

La dame qui recevait, recevait en effet allongée, profitant de se reposer et ses amis les plus proches avaient le privilège d’être dans sa ruelle.

 

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