Recueil : les contemplations (1856)
Victor Hugo (1802-1885)
titre : le premier vers : Elle était déchaussée, elle était décoiffée.
Un de mes élèves Tom VOLF avait aimé beaucoup ce poème : je vous le donne. Cet élève a pu faire de la chanson et se présenter en spectacle dans des cabarets ou caves parisiens, il a fait par la suite de la très belle photographie au grand Nord ou de personnes et a réalisé adulte un événement récent : l’exposition sur Maris Callas à la Seine Musicale. On est parfois heureux d’avoir des élèves plein de ressources et croyez-moi, cela fait très plaisir et on est très fier. C’est un aspect de votre enseignement : vous en aurez d’autres , pensez-y.
Demandez à vos élèves ce qu’ils aiment… c’est une bonne idée que le partage des coups de coeur poétiques et cela donnera de la vie à vos cours.
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l’eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.