Des textes pour l’été : A une passante de Charles Baudelaire

 

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !

Baudelaire
Les Fleurs du mal, 1857

 

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Le titre de mes astuces p.13

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Des textes pour l’été à lire ou à apprendre

Recueil : les contemplations (1856)

Victor Hugo (1802-1885)

titre : le premier vers : Elle était déchaussée, elle était décoiffée.

Un de mes élèves Tom VOLF  avait aimé beaucoup ce poème : je vous le donne. Cet élève a pu faire de la chanson et se présenter en spectacle dans des cabarets ou caves parisiens, il a fait par la suite de la très belle photographie au grand Nord ou de personnes  et a réalisé adulte un événement récent  : l’exposition sur Maris Callas à la Seine Musicale. On est parfois heureux d’avoir des élèves  plein de ressources et croyez-moi, cela fait très plaisir et on est très fier. C’est un aspect de votre enseignement : vous en aurez d’autres , pensez-y. 

Demandez à vos élèves ce qu’ils aiment… c’est une bonne idée que le partage des coups de coeur poétiques et cela donnera de la vie à vos cours. 

Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?

Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?

Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !

Comme l’eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.

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